Projet pédagogique

Projet pédagogique

Ne pas oublier celles et ceux qui ont lutté contre les systèmes totalitaires, c’est à la fois leur témoigner le respect qu’elles et ils méritent, mais aussi en faire des exemples pour les générations à venir. En se souvenant de celles et ceux qui sont tombé·es, on rend leurs actes éternels. C’est dans cette logique que s’inscrit la création de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt. Acquérant la carrière des fusillés après la guerre, l’Amicale lance un projet d’aménagement qui comprend le mémorial des fusillés et massacré·es de la Résistance, surmonté par la statue des martyrs d’Antoine ROHAL. En avant du Monument, en demi-cercle, neuf groupes de trois stèles rappellent les 27 qui sont tombés sous les balles allemandes le 22 octobre 1941.

Le Monument en lui-même est percé de 183 alvéoles, remplies avec de la terre prélevée sur les lieux de résistance à travers l’Europe et l’Algérie (puisque l’Algérie était française à l’époque). En réalité, 24 de ces alvéoles sont aujourd’hui encore vides, et le remplissage des autres s’est fait en plusieurs étapes. Ainsi, dès l’origine, le Monument était voué à être complété, à susciter d’autres remplissages, d’autres collectes. Dans l’ensemble, les lieux concernés se trouvent en France, localités ou départements en général, mais une douzaine d’alvéoles ont une dimension internationale, en présentant des terres tchèques, allemandes, russes ou encore algériennes. C’est une façon de témoigner du fait que la résistance ne s’est pas limitée aux frontières françaises, mais qu’elle concerne l’ensemble des populations touchées par le conflit.

Cependant, depuis les années 1950, le Monument a vieilli, et aujourd’hui son état n’est plus à la hauteur du message qu’il véhicule, la volonté de ne pas oublier. C’est la raison pour laquelle un projet pédagogique de restauration et de collecte de mémoire est lancé.

Ses objectifs sont simples :

  • Restaurer le Monument : la végétation s’est développée à l’intérieur des alvéoles, et une nouvelle collecte de terre est nécessaire.
  • Remobiliser le réseau qui avait été à l’origine du premier projet, et l’étendre tant au niveau national qu’au niveau européen.
  • Investir les jeunes générations dans cette nouvelle collecte de mémoire et dans sa sauvegarde.
  • Poursuivre et centraliser la recherche sur les lieux de résistance en France et en Europe, pour ensuite rendre accessible ce savoir.
  • Construire un projet en plusieurs étapes afin d’instaurer une certaine dynamique.
  • Valoriser les spécificités de la résistance en pays castelbriantais.

Dans la pratique, cela se résume à faire participer des classes à cette double collecte de terre et de mémoire. Associer les plus jeunes générations au projet est le moyen d’en pérenniser les effets. Pour les classes participantes, la démarche consiste à mettre en évidence les valeurs de la résistance, et ainsi de marquer l’opposition aux régimes totalitaires. L’affirmation du principe démocratique est l’un des enjeux majeurs de l’enseignement français. Dans ce sens, la réflexion sur la citoyenneté et sur les devoirs du citoyen semble être plus que jamais d’actualité. Le projet pédagogique de restauration du monument se propose d’être un élément fédérateur autour de cette réflexion. Les niveaux concernés sont en priorité ceux dont le programme traite de la Seconde Guerre Mondiale et des régimes totalitaires. Il s’agit des classes de troisième, de première et de terminale. Dans une certaine mesure, c’est en réalité toutes les classes qui sont concernées, au moins par le biais du programme de l’Enseignement Moral et Civique.

À chaque établissement participant est associée l’une des alvéoles du Monument, soit par attribution directe, soit par choix de l’établissement ou des différents partenaires. L’intérêt de l’entreprise consiste en la restauration du Monument à hauteur d’une douzaine d’alvéoles par an. En démultipliant ainsi les étapes de restauration, on permet un entretien sur la durée de la mémoire des résistant·es. Tous les ans, la douzaine de classes ayant participé vient au moment de la commémoration (octobre) pour remettre en place l’alvéole avec les nouvelles terres. Chaque année, l’une des classes se trouvera associée à une alvéole aujourd’hui vide. Il s’agit de motiver de nouveaux partenariats dans le réseau international des résistant·es. Ces échanges, plus complexes, doivent permettre d’étendre nos connaissances sur les modalités de résistance en dehors des frontières de la France.

Retrouvez plus d’informations sur le site dédié au projet pédagogique.