GRENIER Fernand

GRENIER Fernand

Fernand, en 1971, député et ancien du camp de Choisel, participe à une cérémonie de décorations à titre posthume des 27 otages fusillés à Châteaubriant.
Fernand, en 1971, député et ancien du camp de Choisel, participe à une cérémonie de décorations à titre posthume des 27 otages fusillés à Châteaubriant
© MRN – Collection Amicale CVRA

NOM – PRÉNOM : GRENIER Fernand
NÉ LE : 09 juillet 1901 à Tourcoing
DÉCÉDÉ LE : 12 août 1992 à Saint-Denis
PROFESSION : Ouvrier boulanger, député
DATE D’ARRESTATION : 5 octobre 1940 à Saint-Denis
PRISONS & CAMPS : camp d’Aincourt (Val d’Oise), prison de Fontevraud-L’Abbaye (Maine-et-Loire), camp de Choisel (Châteaubriant) d’où il s’évade le 18 juin 1941.

RESPONSABILITÉ (S) :

  • Secrétaire de la CGTU (jusqu’en 1932)
  • Député de la Seine (1er août 1937 – 21 janvier 1940)
  • Chargé de l’animation de l’Association des Amis de l’Union soviétique (AUS) (jusqu’en 1939)
  • Gouvernement provisoire de la République française (4 avril 1944 – septembre 44)
  • Représente le PCF à l’Assemblée consultative (jusqu’en octobre 1945)
  • Commissaire à l’Air du Comité français de libération nationale (1945)
  • Député de la Seine (21 octobre 1945 – 2 avril 1967)
  • Député de Seine-Saint-Denis (5 mars 1967 – 30 mai 1968)
  • Président de l’association France-URSS (période inconnue)
  • Président de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt (1980 – 1992)

DISTINCTION (S) :

  • Chevalier de la Légion d’honneur (1982)
  • Médaille de la Résistance française avec rosette (31 mars 1947)

BIOGRAPHIE :

De boulanger à député

Fernand Joseph Grenier est né à Tourcoing (Nord), de parents modestes originaires de Belgique. Ouvrier boulanger de formation, il adhère au Parti communiste en février 1922. Il est nommé secrétaire de la section des Jeunesses communistes d’Halluin, puis contribue à développer l’activité politique de cette municipalité en tant que secrétaire particulier de son maire, Gustave Desmettre.
Au milieu des années 20, il rédige des articles pour L’Enchaîné, l’hebdomadaire du Parti communiste français dans le Nord. Il devient peu après le rédacteur en chef du Travailleur, édité par les syndicats unitaires de la vallée de la Lys. Sa plume remarquable lui permet d’écrire bientôt dans L’Humanité et L’Avant-Garde. Un article de décembre 1925 intitulé « Ce que tu feras, camarade conscrit » lui vaut une première condamnation à 4 mois de prison en avril 1926, pour « provocation de militaires à la désobéissance ». Il fait appel. Le second jugement porte la peine à 8 mois. Il est incarcéré à la Centrale de Loos à partir d’avril 1928. En 1935, il est investi d’une mission par son parti : reconquérir le « bastion rouge » de Saint-Denis, passé à la dissidence après l’exclusion de Jacques Doriot en 1934. Après avoir échoué une première fois, il est finalement élu conseiller municipal, en juin 1937, puis député en août de la même année.

Les années de Résistance

En 1940, en dépit de l’occupation allemande et de l’interdiction officielle du parti, Fernand Grenier assure la remise en marche des organisations de Saint-Denis. Mais voilà qu’il est pris dans la rafle du 5 octobre. Il est interné successivement à Aincourt, Fontevrault, Clairvaux puis Châteaubriant.
En compagnie d’Eugène Hénaff, Henri Raynaud et Léon Mauvais, il s’évade du camp de Choisel le 19 juin 1941, avec la complicité de Robert Belbilloud. Il est hébergé par une résistante nantaise : Marcelle Baron. En 1942, il est chargé par le Comité Central clandestin d’établir les premiers rapports avec les formations non communistes de la Résistance. En 1943, il rejoint Londres pour remettre à De Gaulle l’adhésion du Parti communiste français (PCF) à la France combattante pour la Libération ainsi que celle de Charles Tillon au nom des Francs-Tireurs et Partisans.
À l’automne 1943, ne disposant pas de l’aval de Jacques Duclos, principal responsable du PCF dans la France occupée, Fernand Grenier décline la proposition de De Gaulle de se voir confier une place au Comité Français de la Libération Nationale. Grâce à un compromis, il est finalement nommé le 4 avril 1944 commissaire d’État à l’Air au sein du gouvernement provisoire, poste auquel il devra renoncer en septembre à la suite de l’échec du soulèvement du maquis du Vercors.

Initiateur du droit de vote des femmes

En mars 1944, lors de l’assemblée constituante provisoire à Alger, Fernand Grenier a rédigé et introduit l’amendement selon lequel « les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». En cela, il peut être considéré légitimement comme l’un des tout premiers artisans du droit de vote des femmes en France.
Représentant du Parti communiste à l’Assemblée consultative, Fernand est réélu député à l’Assemblée constituante en octobre 1945. Il occupera son siège jusqu’en 1968, date à laquelle il ne se représentera pas. Dans le même temps, il fait partie du comité central du PCF, jusqu’en mai 1964. Profondément pro-soviétique, il est aussi membre du comité national de l’Association France-URSS. En 1980, il devient le président de l’Amicale de Châteaubriant, succédant à Léon Mauvais. En 1982, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Il décède le 12 août 1992 à Saint-Denis. Maurice Nilès lui succède à la tête de l’association.

RESSOURCES :

Lien (s)

Publication (s)

  • Fernand Grenier, Au pays de Staline, Éditions sociales, 1950, 252 pages, ISBN Inconnu – (Disponible en lecture sur le site Les matérialistes.com)
  • Fernand Grenier, La Marche radieuse, Éditions sociales, 1951, 190 pages, ISBN B003X24RFG
  • Fernand Grenier, C’était ainsi : souvenirs, Éditions sociales, 1959, 228 pages, ISBN B00182GVWA
  • Fernand Grenier, Ceux de Châteaubriant, Éditions sociales, 1961, 238 pages, ISBN 2209053293 – (Plusieurs éditions existantes)
  • Fernand Grenier, L’U.R.S.S. au rythme de notre temps, Éditions sociales, 1967, 352 pages, ISBN Inconnu
  • Fernand Grenier (préface d’Étienne FajonÉtienne Fajon), Journal de la drôle de guerre : (septembre 1939-juillet 1940), Éditions sociales, 1969, 268 pages, EAN 2000189134242
  • Fernand Grenier, Ce bonheur-là, Éditions sociales, 1974, 349 pages, ISBN B0044DW5ZC – (Préface de Jacques Duclos)
  • Fernand Grenier, Réponse à André Gide, Des amis de l’Union soviétique, Non daté, 46 pages, ISBN Inconnu – (Discours)
  • Fernand Grenier, Lettre à un ami – A propos de la politique extérieure de l’URSS‎, Éditions France-U. R. S. S. Paris, Non daté, 31 pages, ISBN Inconnu

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