Qui nous sommes

L'Amicale

Créée le 15 septembre 1945 par d’ancien·nes interné·es – sous le nom d’Amicale des Anciens Internés Politiques de Châteaubriant et Voves – notre association avait dès le début pour vocation de transmettre la mémoire de nos camarades qui, extraits du camp de Choisel à Châteaubriant, furent exécutés à la Sablière, à la Blisière ou au terrain de Bêle à Nantes. Elle compte comme autre mission d’entretenir le site classé de la Sablière, avec son mémorial et son musée. Aux noms de Châteaubriant et Voves se sont ajoutés par la suite ceux de Rouillé, dans la Vienne, et Aincourt, dans l’actuel Val d’Oise, autres camps qui jalonnèrent le parcours de détention des internées et internés de Choisel. Car au-delà des fusillés, c’est la formidable histoire et l’honorable combat de tous les prisonnier·es administratifs que notre Amicale tient à rappeler. Elles et ils étaient des résistantes et résistants de la première heure : des républicaines et républicains espagnol·es, des élu·es communistes, des ouvrières et ouvriers, des syndicalistes opprimé·es, des femmes et des hommes souvent humbles qui s’étaient très tôt insurgé·es contre l’Occupant et la collaboration du régime de Vichy.

De gauche à droite : Roger Sémat, Jean-Pierre Timbaud, Rino Scolari

Pour avoir manifesté, distribué des tracts, milité, exprimé leur désaccord, elles et ils se sont vu priver de liberté. Même lorsqu’elles et ils étaient quittes avec la justice française, ces résistantes et résistants demeuraient prisonnières et prisonniers. Pire : aux premiers attentats commis contre les autorités allemandes, les hommes servaient de réserve d’otages. C’est ainsi que, le 20 octobre 1941, le lieutenant-colonel Karl HOTZ est abattu par des jeunes résistants à Nantes. La première exécution massive d’otages en représailles eut lieu le 22 octobre à Châteaubriant, Nantes et au Mont-Valérien. Elle sera suivie de plusieurs autres, malheureusement, durant les quatre années d’Occupation. Les copines et les copains qui sont resté·es, dans leur baraque en bois, n’ont jamais oublié le courage de ceux qui, le front fier, sont allés braver les fusils nazis. Comment pouvait-on aller jusqu’à fusiller des innocents, dont certains avaient tout juste seize ans ? Le sort de ces malheureux réveilla les consciences jusque dans le monde libre. Aujourd’hui, alors que les acquis sociaux hérités de la lutte de nos aîné·es sont mis à mal, quand l’ombre du fascisme plane toujours au-dessus de nos têtes, notre détermination à perpétuer ce souvenir est plus fort que jamais. Vous pouvez – vous devez – nous aider, en participant notamment au financement de nos nombreux projets.

Messages des bénévoles

En 1978, le Bureau Confédéral de la CGT m’a demandé de représenter la Confédération au conseil d’administration et au bureau de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé (s’y est ajouté ensuite Aincourt). Depuis, j’ai appris à connaître l’Amicale, ses fondements, ses valeurs, celles de ces femmes et hommes internés au camp de Choisel, et à les faire partager dans toute la CGT. Leur combat est le nôtre, aujourd’hui encore. C’est celui pour la Liberté, les libertés, le respect de l’humain, le progrès social.

Jeannine MAREST

Le travail mémoriel est un outil nécessaire pour construire une société plus juste, plus solidaire. Ce n’est pas « commémorer » le passé. Ce n’est pas seulement se souvenir. C’est connaître le passé, comprendre le présent et construire le futur. Pour être dignes des 27 de Châteaubriant, mais aussi de toutes et tous les autres, nous devons mener un travail mémoriel ambitieux et sans faille. On leur doit, on se le doit, on le doit aux générations futures.

Gwenn HERBIN

En 2015, j’ai pris mes fonctions de Secrétaire Générale de l’Amicale, en succédant à Hubert Doucet. Il y a du travail, mais quel travail intéressant ! Et avec les camarades, nous faisons une vraie équipe. Je crois que nous sommes vraiment dans la lignée de nos anciens et ils peuvent être fiers que, plus de 70 ans après la création de l’Amicale, en 1945, nous continuons à grandir et non à vieillir.

Carine PICARD-NILES

En 2015 j’ai intégré l’Amicale, puis son Bureau, en tant que citoyen amateur d’Histoire. En faisant des recherches pour écrire mon ouvrage sur mon arrière-grand-père fusillé, je me suis penché sur ces camps d’internement en France, en particulier celui de Choisel où avait séjourné un membre de ma famille. Lucienne Méchaussie puis Carine Picard-Nilès m’ont convaincu qu’il fallait continuer à parler des internés et à lutter contre certaines falsifications de l’Histoire.

Nicolas BONNEFOIX

Les comités

L’Amicale existe et œuvre surtout à travers ses différents Comités, qui se chargent d’effectuer localement ce travail de mémoire infiniment respectable, notamment en organisant les cérémonies commémoratives des différents camps d’internement comme en éditant et diffusant des ouvrages spécifiques. Citons les Comités de Nantes, Voves, Aincourt, Rouillé, Cholet, Landes, Digoin, Brest, Bagneux, Argenteuil, Paris, Gennevilliers, Drancy, Arpajon… Leur nombre n’est pas limité et l’Amicale peut continuer à accompagner la création de nouveaux comités.

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Portraits des président·e·s

Léon MAUVAIS

Président de 1945 à 1980

Militant syndicaliste, dirigeant communiste, Léon Mauvais fut déchu de son mandat de conseiller municipal du XIVème arrondisse-ment de Paris. Il fut interné dans différents lieux, dont les centrales de Fontevrault, Clairvaux, puis le camp de Châteaubriant. Il s’en évada le 19 juin 1941.

Fernand GRENIER

Président de 1980 à 1992

Député de Saint-Denis, Fernand Grenier suivit à peu près le même parcours de détention que Léon Mauvais et s’évada de Choisel avec ce dernier ainsi qu’Eugène Hénaff et Henri Raynaud. Désigné pour représenter le P.C.F auprès du Général de Gaulle à Londres, il fut nommé ministre du premier gouvernement provisoire à Alger.

Maurice NILES

Président de 1992 à 2001

Antifasciste et membre de la Jeunesse Communiste, Maurice Nilès fut mobilisé en 1939. Prisonnier de guerre, il s’évada du convoi qui le menait outre-Rhin et entra dans la Résistance. Arrêté en 1941, il fut interné au camp de Voves, d’où il s’évada en février 1944 pour rejoindre le Maquis. Responsable FTP dans le Sud-Ouest, il participa à la Libération de Bordeaux. Après-guerre, il fut élu à plusieurs reprises député-maire de Drancy, ainsi que conseiller général et régional.

Odette NILES

Présidente de 2001 à 2023

Militante de l’Union des Jeunes Filles de France, Odette Nilès fut arrêtée le 13 août 1941 lors d’une manifestation anti-allemande, à Paris. Échappant à la peine de mort, elle fut incarcérée au Cherche-Midi puis à la Petite Roquette. Internée ensuite à Châteaubriant, puis Aincourt, Gaillon, Lalande et Merignac, elle réussit à s’évader lors de la débâcle de 1944. Ayant rejoint le Maquis et les FTP, elle encadra les Forces Unies de la Jeunesse Patriotique.

Carine PICARD-NILES

Présidente depuis 2023

Issue de la 2e génération de la transmission, fonctionnaire territoriale et conseillère municipale, Carine Picard-Nilès porte fièrement mais humblement le flambeau de ces hommes et de ces femmes qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale. « À un moment où gronde la guerre aux portes de l’Europe et la révolte dans les pays d’Afrique, notre association doit sans cesse rappeler que c’est sur fond de désespérance que prospèrent les idéologies mortifères. Il nous faut collectivement continuer d’enseigner, transmettre et, surtout, ne pas se résigner à l’indifférence, à l’oubli ou au renoncement. »